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Le CV et les conditions sine qua non d’une collaboration: intégrité, transparence et confiance.

  • frank524134
  • 27 janv. 2021
  • 3 min de lecture

Dans le cadre de mon activité de « prête-plume » (écrivain public), un ami et ancien collègue – qui est aujourd’hui directeur de la plus grande société des vérifications des antécédents en Suisse - m’a demandé de rédiger quelques réflexions sur les incohérences et autres semi-vérités (voire même mensonges) que nous retrouvons dans les CVs. Voici mes pensées.


Bien avant l’ère des fake news, l’arrangement d’une vérité fluctuante et subjective existait déjà dans les curriculums vitae. Cette tendance n’a fait que s’accentuer avec le temps, grâce à internet, nous y reviendrons, et une conjoncture en dent-de-scie : un marché du travail exigeant pour les demandeurs pousse plus à la faute qu’une situation inverse qui, elle, incite les recruteurs à fermer les yeux. On n’en sort pas. Selon des statistiques récentes[1], seuls 45 % des dossiers de candidatures d’un échantillon représentatif étaient entièrement conformes.


Il est possible de faire des catégories, certes arbitraires, des mensonges.


Depuis que le CV existe, et probablement même avant, le demandeur d’emploi a été tenté de pêcher par action et par omission. Il est possible de faire des catégories, certes arbitraires, des mensonges. Dans celle des broutilles, mentionnons l’auto-évaluation flatteuse de ses connaissances linguistiques ou un manque de réalisme sur la perte, le temps passant, desdites connaissances. Selon la sévérité du jugement, il s’agit ici d’orgueil, de naïveté, ou des deux.


À un échelon plus élevé de gravité, citons les adaptations des dates entre différents emplois, pour cacher un emploi qui s’est mal passé, une période de chômage, d’hospitalisation, de paresse, voire d’incarcération. La mansuétude n’est ici pas de mise. La volonté de soustraire un épisode de sa vie est un manquement fâcheux à une condition sine qua non d’une collaboration : l’intégrité et la transparence. Si la personne est engagée malgré tout, la sanction, à la découverte de la vérité, ne laisse place à aucune pitié (cela dit, travailler avec une épée de Damoclès sur la tête doit être bien désagréable). Intégrité et transparence vont dans les deux sens : on ne peut révéler des choses moins avouables de sa vie que si on est certain que l’information ne sera pas relayée au-delà de la salle d’entretien. C’est ainsi que se développe la confiance réciproque qui est un gage indispensable à un début de coopération sous les meilleurs auspices.


Faux diplômes de vraies universités, vrais diplômes de fausses universités.


La catégorie cinq étoiles de la dissimulation est celle qui englobe la tromperie liée à un faux diplôme. Nous avons mentionné que nous y reviendrions. Comme souvent, l’occasion fait le larron. La diversité disponible sur internet est telle qu’elle rend la tâche des postulants-escrocs bien facile : faux diplômes de vraies universités, vrais diplômes de fausses universités, et nous en passons. Parfois, un papier n’est même pas exigé, un peu de chutzpah fait l’affaire : affirmer avec confiance que l’on a fini sa thèse pour se faire appeler « docteur ». Les exemples abondent et la nature des dissimulations aussi : identité, historique d’adresses, permis de travail, casier judiciaire, probité financière, activités annexes et conflits d’intérêts, etc.


La présence d’un instrument de contrôle suffit à inciter à la prudence.


Les employeurs n’ont pas attendu d’engager des affabulateurs du CV pour contre-attaquer. Le travail peut être artisanal, en donnant au stagiaire le soin de la vérification des CVs, même si cela reste en principe l’attribution du recruteur. Mieux encore, il existe aujourd’hui des entreprises « certificatrices ». À l’instar de sociétés telles que la SGS ou du Bureau Veritas qui permettent de garantir la qualité et la quantité de marchandises du vendeur au client, une entreprise comme Aequivalent permet de sous-traiter la totalité de l’activité de vérification d’un dossier de candidature. Et tels un radar judicieusement placé à un carrefour dangereux ou une caméra de surveillance dans le hall d’une banque, la présence d’un instrument de contrôle suffit à inciter à la prudence : personne ne veut se faire prendre, et la créativité rédactionnelle du CV est naturellement inhibée.


Un bien pour les sociétés, et la société, mais surtout une étape incontournable vers la construction de la confiance.

[1] Statistiques d’intégrité 2019 – Aequivalent SA. Pour les détails, se référer à : https://www.aequivalent.ch/fr/statistiques-sur-lintegrite-resultats-2019/

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