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L'écrivain public ou plutôt l'écrivaine publique, qui est-ce ?

  • frank524134
  • 27 avr. 2021
  • 8 min de lecture

Introduction

L’écrivain public est, par ailleurs, majoritairement une écrivaine publique, raison pour laquelle nous alternons entre le masculin et le féminin dans ce texte. L’activité elle-même est aussi vaste et variée qu’il existe de formes de textes écrits. Il est donc inutile de même tenter une énumération, a fortiori si on la veut exhaustive. Alors concentrons-nous sur le cœur de ce métier et nous illustrerons par quelques exemples la multiplicité des tâches qui peuvent incomber à l’écrivain public. Comme souvent, une petite définition est de mise et lance la discussion : « L'écrivain public écrit pour et avec autrui tout type de texte à caractère privé, administratif ou professionnel »[1].


L’écrivain public est le garant de la formulation et de la transposition exactes du message souhaité de sa clientèle

Cette définition est celle qui prévaut de nos jours.


Quel est ce métier d’un autre temps ?


À l’origine, cette profession remonte au moyen-âge, à une époque où la maîtrise de l’écriture et de la lecture n’est pas largement diffusée dans la population. L’écrivaine publique servait donc aux personnes qui ne maîtrisaient pas ou prou la langue écrite. Il fallait en effet, déjà à l’époque, réaliser des courriers, signer des contrats, s’engager formellement pour maintes activités de la vie civile. L’écrivain public était le garant de la formulation et de la transposition exactes du message souhaité de sa clientèle. L’écrivaine publique est donc une rédactrice à louer, rémunérée, qui ne reçoit pas de crédit (mais parfois de la reconnaissance !) pour le travail produit. Elle est aussi : autrice, correctrice, éditrice, communicante (trouver la meilleure façon de faire passer un message), rédactrice[1], interprète (dans le sens de : transcrire d’un langage verbal, diffus, non structuré, dont le sens et le message ne sont pas évidents sans un décodage ardu, en un langage clair et univoque), traductrice[2], et j’en passe.


Charlemagne est passé par là, direz-vous. La scolarisation est universelle et obligatoire, en particulier dans les pays où le métier d’écrivain public est né, à savoir les pays francophones. À quoi peut bien servir un tel service ? Pour notre réponse, permettez une analogie : vous avez sans doute déjà tenté la cuisson d’un soufflé (ou autre recette complexe et délicate). Pour certain×e×s d’entre nous, ce fut une réussite. Mais nous avons toutes et tous déjà buté sur un plat qui était simplement trop compliqué à réaliser. Alors si vous tenez absolument à servir les profiteroles au chocolat préférées de votre épouse pour son anniversaire… eh bien vous les faites confectionner par un×e pâtissier-ière dont la réputation n’est plus à faire (en particulier si les profiteroles font partie de sa spécialité). L’écrivaine publique, c’est exactement la même chose : vous savez écrire, maîtrisez un minimum, voire très bien, les règles de l’orthographe et de la syntaxe françaises, mais cela ne fait pas de vous la personne idéale pour structurer un courrier de plainte, pour citer un exemple. Pourquoi ? Parce qu’au-delà des faits que vous connaissez sans doute mieux que quiconque, les émotions qui vous gouvernent lors de la rédaction se mettent en travers de la structuration de vos pensées et de l’objectivation des faits. Il existe bien d’autres exemples du même ordre. L’autre facteur déterminant pour la clientèle de l’écrivain public est la disponibilité de temps. Personnellement, avec mes deux mains gauches (je suis droitier), je pense qu’avec quelques jours devant moi, de l’envie, de la bonne humeur, un manuel adéquat et même un tuto sur Youtube – cela fait pas mal de conditions - je pourrais changer l’huile du moteur de ma voiture ou déboucher un lavabo encrassé. Mais je n’en ai pas la moindre envie, surtout en regard de la façon dont je valorise mon temps, financièrement et subjectivement. On est presque tenté de citer le père de l’économie libérale Adam Smith ici[4] ! La clientèle de l’écrivain public délègue, et c’est très bien ainsi. Elle peut se concentrer sur ce qui importe à ses yeux, investir dans ses propres compétences et envies sans se soucier du reste.


Un facteur déterminant pour la clientèle de l’écrivain public est la disponibilité de temps.

Une profession en constante évolution

Le métier d’écrivain public n’a pas vraiment changé, c’est son champ d’application qui a évolué en fonction des besoins de la clientèle. En réalité, loin d’avoir perdu son marché avec l’éducation universelle de la population, l’activité s’est étendue en raison même de cette éducation : les opportunités d’intervention se sont démultipliées, en parallèle de la complexification des actes administratifs, de la judiciarisation de la société, de l’importance (financière) des échanges, de la croissance de la fortune, donc des enjeux. Même le courrier électronique n’en est pas parvenu à bout. Premièrement, parce que les courriels ont fait baisser la capacité rédactionnelle et de niveau de connaissance du français des nouvelles générations. Deuxièmement, parce que l’e-mail, s’il est moins exigeant dans sa forme, ne l’est pas toujours dans le fond. On ne peut pas écrire n’importe quoi sous prétexte qu’un bouton peut tout effacer, ce qui en plus est techniquement faux : scripta manent, verba volant.


Les écrits restent, les mots volent


Clientèle privée


Tentons néanmoins d’organiser les activités de l’écrivain-e public-que en deux catégories principales, les clientèles privée et commerciale.


Pour sa clientèle privée, à savoir madame et monsieur Tout-le-Monde, l’écrivain public intervient dans des situations telles que :


  • Rédaction d’une lettre de réclamation, de remerciement…,

  • Courrier formel à un employeur ou un organisme d’État,

  • Élaboration de curriculum vitae et lettre de motivation,

  • Correspondance avec des copropriétaires, mais aussi dans des situations plus personnelles telles que :

  • Lettre romantique,

  • Discours d’anniversaire ou de fête de famille…

Un-e écrivain-e public-que qui a d’autres cordes à son arc, ayant exercé unautre métier et possédant une notion moins élémentaire des faits à rédiger, ajoutera une valeur inestimable à son service, en questionnant la plausibilité et la véracité des faits à coucher sur papier.

Souvent, la mandante ou le mandant ont déjà élaboré une ébauche. L’écrivain public va donc non pas rédiger mais relire, corriger, structurer, compléter, clarifier, organiser les écrits qui lui sont confiés. C’est d’ailleurs le bon moment pour une petite digression : nous autres, dans la profession d’écrivain public, ne sommes ni notaires, ni avocats, ni spécialistes de l’immobilier ou quelque autre métier. Il est crucial de souligner que l’expertise technique des écrits, les assertions, qui y sont avancées ne sont pas de notre ressort. Nous faisons en sorte que l’écrit soit grammaticalement correct et compréhensible par le lectorat, individuel ou collectif. En effet, le danger qui nous guette est d’intervenir (ou sentir que nous le devons) dans la justesse des propos. Mais nous ne sommes pas formés pour cela et ne pouvons pas être tenus responsables d’inexactitudes « techniques ». Il y a cependant toujours un « mais ». Une écrivaine publique qui a d’autres cordes à son arc, parce qu’elle a exercé un, ou plusieurs, autres métiers, parce qu’elle s’est spécialisée sur un sujet et a une notion moins élémentaire des faits qu’elle rédige, ajoutera une valeur inestimable à son service. Il lui suffit de comprendre ce qu’elle écrit et de questionner la plausibilité et la véracité des affirmations qu’elle a la mission de mettre en bon ordre. Il n’a échappé à personne que nous vivons dans un monde de (sur-)spécialisation, phénomène qui ne fait que de s’amplifier. Il est donc logique que les écrivains publics eux aussi développent des compétences croisées : dans leur métier de base (rédaction, orthographe, communication écrite, etc.) et dans un ou plusieurs autres secteurs : droit, médecine, ingénierie, éducation, social, technique, informatique, immobilier, la liste est quasiment infinie !


Clientèle commerciale


La clientèle business de l’écrivaine publique, elle, a d’autres exigences :le cadre temporel est souvent restreint et le message à faire passer pointu et spécialisé. Le métier peut donc se recouper avec celui d’une spécialiste en communication, mais les tarifs de l’écrivain public sont plus modestes. Ici, la mandante doit trouver une écrivaine publique qui a l’expérience du sujet de sa rédaction. Cela représente une contribution fondamentale à la qualité et l’intérêt du texte. Citons quelques exemples de mandats dans un cadre professionnel :

  • Textes promotionnels ou descriptifs pour brochures et sites internet,

  • Discours divers,

  • Lettres de jubilaires ou pour le personnel en fin d’année,

  • Courrier confidentiel que seul un externe peut rédiger (licenciement …),

  • Biographie d’une entreprise ou de ses dirigeantes,

  • Lettres avec l’administration, les instances juridiques ou les pouvoirs publics,

  • Modes d’emplois, manuel d’instructions, règles du jeu.

À sa tâche de rédaction s’ajoute aujourd’hui celle de recherche : vérifier les sources et les affirmations du « scripteur ». Comme nous l’avons mis en exergue plus haut, la véracité des propos n’est pas de la responsabilité de l’écrivaine publique, celle-ci aura cependant à cœur de pointer certaines inexactitudes, surtout si elles sont patentes. La mandante pourra, selon la situation, maintenir sa position inexacte. Il est conseillé à l’écrivaine publique de documenter les incohérences patentes, et en particulier celles qu’elle a signalées au client, pour ne pas créer de malentendus, voire générer des conflits, par la suite.

L’activité n’a pas vraiment d’équivalent dans les pays non-francophones.

Et dans le reste du monde ?


L’écrivaine publique est une activité qui n’a pas vraiment d’équivalent dans les pays non-francophones. En anglais, on l’assimile au ghost-writer,plus proche de ce que nous appelons communémentprête plumeou nègre. Mais cette acception du terme nous indique qu’ici, il ne s’agit pas vraiment de corriger ou soutenir, mais de faire à la place : une biographie, un article. Je vous l’accorde, les définitions sont très proches…


Conclusions


Le langage écrit a évolué, bien entendu. Malgré cela, les règles du français restent valables et, qu’on le veuille ou non, une source de préjugés et de discrimination dont les personnes qui ne les maîtrisent pas ou mal, sont les victimes. La forme aussi s’est transformée: uncourriel peut remplacer une missive sur papier, mais son contenu, important ou futile, doit rester clair et transmettre un message sans équivoque.Constatant un certain retour à la correspondance traditionnelle,sur papier, petit conseil donc : si vous voulez ne pas passer inaperçu dans les centaines de courriels, SMS et autres messages sur les réseaux sociaux, écrivez une lettre : il n’y pas de bouton effacer, la lettre se relit, et la forme du message surprend de nos jours !

Nous avons tous l’expérience de faire lire un écrit à une tierce personne : un regard différent met en lumière des erreurs de syntaxe, des contradictions, un manque de fluidité ou de logique. L’écrivaine publique scrute les textes qui lui sont soumis et en assure la qualité, la lisibilité, la structure, la syntaxe, l’orthographe et le plus important, le sens que sa mandante veut donner à son message.

Le métier d’écrire pour les autres – écrivaine publique et écrivain public – est un métier riche, aux mille facettes. Sa première exigence est une connaissance approfondie des règles de grammaire, d’orthographe et de syntaxe. Sa deuxième, une curiosité insatiable et sa troisième, un intérêt profond et véritable pour l’être humain.




Bonjour, je suis Frank et je rédige, corrige et relis tous textes privés et professionnels



D'un simple et ref remerciement à un long discours, je m'assure que vos textes soient clairs, cohérents, efficaces et ne contiennent aucune faute d'orthographe.





[1]https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89crivain_public [2]Par ailleurs l’appellation québécoise de la profession [3] Nous touchons là à la limite du métier, le fait de quelques spécialistes

[4]Nous ne devons pas attendre notre dîner d’un geste de bonté du boucher, du brasseur ou du boulanger, mais par considération de son propre intérêt. Nous ne nous adressons pas à eux pour leur humanité mais pour le bénéfice qu’ils en retireront, et ne leur parlons jamais de nos besoins mais de leurs avantages (traduction personnelle). Texte original : “It is not from the benevolence of the butcher, the brewer, or the baker that we expect our dinner, but from their regard to their own self-interest. We address ourselves not to their humanity but to their self-love, and never talk to them of our own necessities, but of their advantages”.

 
 
 

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